64 % des PME canadiennes intègrent des principes environnementaux, socio-économiques et de gouvernance
En réponse aux pressions croissantes exercées par leurs parties prenantes, les entreprises canadiennes réévaluent l’ensemble de leur chaîne d’approvisionnement afin de déterminer les impacts humains, environnementaux et socio-économiques de leurs produits ou services, selon une récente étude de KPMG au Canada.
Près des deux tiers (64 %) des petites et moyennes entreprises canadiennes interrogées par KPMG affirment qu’elles tiennent actuellement compte des principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), y compris le changement climatique, dans la gestion de leur chaîne d’approvisionnement. De même, 63 % d’entre elles ont déclaré qu’elles avaient embauché, ou prévoyaient d’embaucher, un « responsable de l’approvisionnement éthique » pour s’assurer que leurs fournisseurs respectent leurs valeurs ESG en principe et en pratique. Un tel rôle implique également de surveiller la non-conformité des fournisseurs et de les aider à se mettre en conformité.
« La pression exercée ces dernières années par les multinationales et les gouvernements pour intégrer les facteurs ESG dans leurs exigences en matière d’approvisionnement a un impact, car de plus en plus de fournisseurs, grands et petits, s’efforcent d’adhérer à des normes sociales et environnementales », explique Jean-François Letarte, associé, conseil en chaîne d’approvisionnement, conseil en gestion, KPMG au Canada.
« La pandémie mondiale de COVID-19 et le conflit entre la Russie et l’Ukraine ont mis en évidence les vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement et ont placé l’ESG au premier plan des préoccupations des entreprises. La chaîne d’approvisionnement n’a plus une fonction de back-office. Le public, les consommateurs, les investisseurs et, de plus en plus, les régulateurs du monde entier attendent aujourd’hui des entreprises qu’elles accordent un intérêt plus que formel à l’ESG. »
Letarte, conseiller national en matière de transformation des achats chez KPMG, affirme qu’il ne suffit plus de savoir ce que fait votre fournisseur de niveau 1. On attend des dirigeants d’entreprise qu’ils aient une visibilité en amont, c’est-à-dire sur tous les matériaux, les personnes et les facteurs environnementaux qui entrent dans la composition du produit ou du service, et même qu’ils influencent leur chaîne d’approvisionnement au-delà du premier niveau, vers le deuxième, le troisième, etc. Les organisations matures dans le domaine des achats transmettent leurs attentes et leurs normes à leur base de fournisseurs et mettent en place des programmes pour surveiller, mesurer et influencer leurs fournisseurs par le biais de leurs exigences en matière d’achats et dans leurs contrats d’approvisionnement essentiels, dit-il.
L’ESG dans la boîte à outils de la chaîne d’approvisionnement
Letarte souligne que la plupart des entreprises ont du mal à suivre leurs politiques ESG. « Une fois qu’elles ont fait état de leur situation normale, beaucoup d’entreprises ont du mal à montrer des progrès tangibles par rapport à leurs objectifs ESG », explique-t-il.
Lorsqu’on leur a demandé d’identifier les défis ou les obstacles à la réalisation de leurs objectifs ESG, les petites et moyennes entreprises canadiennes interrogées par KPMG ont souligné l’augmentation ou la modification fréquente des réglementations, le fait de ne pas disposer de la technologie et des outils appropriés pour mesurer et suivre efficacement leurs initiatives ESG et le manque de compétences et d’expertise pour implémenter des solutions. Cela peut être particulièrement difficile si vous n’avez pas de mesures ESG appropriées avec vos fournisseurs, ajoute M. Letarte.
Par conséquent, la plupart des entreprises ont du mal à communiquer clairement leurs engagements et à démontrer leurs progrès. Six petites et moyennes entreprises sur dix (59 %) ont reconnu qu’elles « ont du mal à présenter une histoire ESG convaincante » et 61 % ont du mal à surmonter le scepticisme des parties prenantes ou la perception d’un blanchiment écologique. Un pourcentage similaire (61 %) déclare s’attendre à devoir compter de plus en plus sur une assurance ou une validation externe de leurs données ESG.
L’accessibilité et la fiabilité des données sur les fournisseurs, qu’elles proviennent de systèmes internes ou de sources externes, se sont révélées être l’une des principales capacités qui distinguent les entreprises matures, ajoute-t-il. Les données sur les fournisseurs provenant de sources tierces, associées aux données transactionnelles des systèmes d’information de l’entreprise, peuvent fournir des informations très précieuses et conduire à des simulations et à des capacités prédictives essentielles de la chaîne d’approvisionnement. Les données peuvent et doivent informer et conduire à de meilleures décisions commerciales, et il en va de même pour l’ESG, déclare M. Letarte.
KPMG au Canada a sondé les propriétaires d’entreprises et les cadres supérieurs de 503 petites et moyennes entreprises canadiennes du 16 août au 1er septembre 2022, en utilisant la plateforme de recherche en ligne Methodify de Schlesinger Group. 32 % des entreprises ont déclaré un revenu annuel brut de plus de 500 millions de dollars, 26 % entre 300 et 499 millions de dollars, 18 % entre 200 et 299 millions de dollars, 16 % entre 100 et 199 millions de dollars et 8 % en dessous de 50 millions de dollars. La grande majorité (85 %) sont des sociétés privées et les 15 % restants sont des sociétés cotées en bourse. 57 % sont des entreprises familiales