La hausse des taux de la Banque du Canada, la cinquième cette année, sera un coup dur pour les petites entreprises qui ressentent déjà la pression de l’inflation, prévient la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). Sept propriétaires de petites entreprises sur dix (70 %) s’attendent à ce que les hausses de taux d’intérêt nuisent à leurs activités, selon le plus récent rapport de la FCEI sur l’inflation. La Banque du Canada a augmenté son taux d’intérêt de référence de 75 points de base pour freiner l’inflation, portant le taux directeur à 3,25 %.
« Bien que le maintien de l’inflation à des niveaux raisonnables soit assurément un objectif politique important, la hausse du taux survient à un moment où 62 % des petites entreprises sont encore affligées d’une dette pandémique, pour une moyenne de 158 000 $ », déclare Simon Gaudreault, économiste en chef et vice-président de la recherche à la FCEI. « Faire des affaires au Canada devient trop coûteux. La hausse des coûts, conjuguée aux augmentations des taux d’intérêt et aux difficultés à trouver du personnel, met les propriétaires d’entreprise dans une situation difficile. »
Près d’un tiers des entreprises (32 %) prévoient d’augmenter leurs prix de 6 % ou plus au cours des douze prochains mois, selon les données du Baromètre des affaires® d’août de la FCEI, bien que cette proportion semble avoir atteint un sommet au cours des derniers mois (elle était de 39 % en juin).
Selon un sondage réalisé en juin auprès des membres de la FCEI, près de huit propriétaires de petites entreprises sur dix (79 %) ont augmenté leurs prix plus que d’habitude au cours de l’année écoulée pour compenser la hausse des coûts. En outre, 81 % des petites entreprises estiment que le gouvernement fédéral ne comprend pas les pressions sur les coûts auxquelles elles sont confrontées.
« Cela devrait tirer la sonnette d’alarme pour que les gouvernements agissent rapidement et offrent davantage d’allègements de coûts », ajoute Dan Kelly, président de la FCEI. « La suspension des hausses d’impôts à venir et l’accélération des réductions promises des frais de traitement des cartes de crédit seraient deux des premières façons dont le gouvernement fédéral peut aider. »
La FCEI exhorte les gouvernements à:
- Geler les hausses d’impôts fédéraux prévues, notamment l’augmentation en 2022 du RPC, de l’AE, de la taxe sur le carbone et sur les boissons alcoolisées, et réduire le fardeau des charges sociales provinciales.
- de porter à au moins 50 % la partie du prêt du Compte d’urgence canadien pour les entreprises (CEBA) qui peut faire l’objet d’un pardon
- Prolonger jusqu’en décembre 2024 la date limite de remboursement des prêts du CEBA pour être admissible à une remise partielle du prêt.
- Augmenter la déduction pour petites entreprises à 600 000 $ (actuellement 500 000 $).
- Mettre en œuvre immédiatement la réduction promise des frais de carte de crédit pour les petits commerçants.
« Alors que les petites entreprises ont du mal à faire face à des augmentations vertigineuses sur presque toutes les lignes de leur budget, les gouvernements doivent éviter d’imposer des coûts supplémentaires qui mettraient en péril le gagne-pain des petites entreprises », a conclu M. Kelly.