Une nouvelle enquête menée par Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) auprès de ses membres montre que neuf fabricants canadiens sur dix sont confrontés à des problèmes de chaîne d’approvisionnement, plus de 60 % d’entre eux estimant que l’impact de ces perturbations est important ou grave.
En outre, les fabricants canadiens interrogés disent avoir perdu environ 10,5 milliards de dollars de ventes en raison des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et subir une augmentation des coûts de près d’un milliard de dollars.
Ces problèmes freinent la reprise du secteur manufacturier et, par extension, celle de l’économie en général.
L’enquête nationale visait à mettre en contexte les problèmes importants de la chaîne d’approvisionnement qui touchent les fabricants, la façon dont les entreprises les abordent et les solutions possibles.
« Notre enquête a confirmé ce que nous entendons depuis longtemps de la part des fabricants sur le terrain. La demande de produits manufacturés est forte, mais nous sommes de plus en plus incapables de suivre le rythme, et encore moins de tirer parti de cet essor. Les pénuries de main-d’œuvre, les défis de la chaîne d’approvisionnement et la hausse des coûts des intrants sont des problèmes majeurs. Si nous ne les réglons pas, l’économie canadienne en souffrira, » a déclaré Dennis Darby, président et chef de la direction de MEQ.
Voici quelques-uns des autres faits saillants de l’enquête :
- Huit fabricants sur dix confrontés à des problèmes de chaîne d’approvisionnement disent avoir été contraints d’augmenter les prix et de retarder l’exécution des commandes des clients.
- À la question de savoir pourquoi, seulement 18 % des fabricants prévoient externaliser davantage de leurs intrants au Canada en réponse à ces perturbations, 44 % ont cité le fait qu’il n’y a pas de fournisseurs canadiens de leurs intrants essentiels.
- Seulement 28 % des fabricants ont déclaré qu’il était probable ou très probable qu’ils délocalisent ou augmentent leur production au Canada pour atténuer les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement, la disponibilité et le coût de la main-d’œuvre étant les principaux obstacles à la délocalisation ou à l’augmentation de la production au Canada.
- La plupart des fabricants prévoient que ces perturbations ne prendront pas fin cette année, mais plutôt en 2023, voire en 2024.
Bien que ces perturbations soient principalement mondiales, le gouvernement canadien doit prendre des mesures importantes pour y remédier. Les fabricants estiment que le gouvernement doit augmenter l’afflux de travailleurs étrangers temporaires et d’immigrants pour atténuer les pénuries de main-d’œuvre, fournir un soutien financier pour aider à intensifier la fabrication nationale et augmenter les investissements dans les infrastructures de transport.
« Les fabricants ressentent depuis des mois des pressions sur la chaîne d’approvisionnement en raison de la pandémie de COVID-19, » a déclaré M. Darby. « Omicron, les inondations en Colombie-Britannique, le mandat de vaccination des camionneurs et les blocages aux frontières ont tous ajouté à la crise. »
M. Darby a également demandé au gouvernement de :
- S’attaquer à tous les goulets d’étranglement en matière de transport et éviter les politiques qui les aggraveront davantage.
- d’accélérer l’immigration au Canada pour combler les emplois vacants dans le secteur manufacturier et d’autres secteurs clés
- de fournir un soutien accru pour aider les fabricants à accélérer l’adoption des technologies d’automatisation
- Accroître les investissements dans les infrastructures qui facilitent le commerce et le développement industriel.
- Diriger et soutenir une cartographie complète de la chaîne d’approvisionnement de la capacité nationale du Canada en matière de biens manufacturés intermédiaires et finaux d’importance stratégique.
« En fin de compte, il y a beaucoup de choses que le Canada doit faire pour s’attaquer au problème de la chaîne d’approvisionnement. Mais tout commence par un engagement ferme du gouvernement à travailler avec l’industrie pour résoudre ces problèmes, » a conclu M. Darby.