La pénurie de main-d’œuvre au Canada touche pratiquement toutes les industries, y compris l’industrie manufacturière. L’accès limité aux travailleurs qualifiés commence à menacer la capacité des fabricants à utiliser les technologies appropriées pour répondre à la demande et être compétitifs non seulement au niveau national, mais aussi au niveau mondial. Selon les « Canadian Manufacturers & Exporters » (CME), le secteur manufacturier risque désormais de prendre du retard au niveau mondial.
Les CME et le CMC ont lancé un appel à l’action en mars
En mars, Le monde du bois soulignait la demande des CME et de la Coalition canadienne de l’industrie manufacturière (CMC) au gouvernement fédéral pour une action immédiate dans le budget 2023 afin d’attirer de nouveaux travailleurs et d’accélérer la voie vers une production nette zéro. La CMC et les CME ont même défini les quatre priorités sur lesquelles le gouvernement doit se pencher pour amener des changements. Lesdits changements étaient nécessaires dans la lutte contre la concurrence, notamment le protectionnisme « Buy American », les défis en matière de main-d’œuvre et l’inflation. Pourtant, deux mois plus tard, les CME ne voient toujours pas de progrès et estiment que l’industrie manufacturière est fortement menacée.
Pour que le paysage manufacturier continue de progresser et devienne plus numérisé, plus complexe et plus compétitif afin de rester en position avantageuse, les entreprises du secteur doivent faire l’acquisition des bonnes technologies, de dispositifs robotiques et de machines afin d’améliorer leurs profits. Toutefois, les problèmes de main-d’œuvre, l’inflation et la capacité d’acheter de nouveaux produits ont entravé leur capacité de croissance.
« Plus de 90% des fabricants canadiens sont des petites entreprises jouant un rôle crucial dans la chaîne d’approvisionnement des grandes sociétés », a déclaré Dennis Darby, président et chef de la direction des CME. « Nous avons besoin d’un soutien gouvernemental plus ciblé pour ces entreprises afin d’accélérer l’adoption de nouvelles technologies dans notre secteur manufacturier, sous peine de mettre en péril notre compétitivité économique et notre niveau de vie. »
Une enquête dévoile les détails du secteur
L’enquête des CME a révélé qu’un tiers des fabricants considèrent la pénurie de travailleurs qualifiés comme leur principal problème et obstacle à l’adoption de technologies. La raison en est qu’ils sont incapables de trouver des travailleurs appropriés ayant les compétences idéales et la connaissance des nouvelles technologies. Deux entreprises manufacturières sur cinq ne tirent pas parti de la transformation et de la modernisation numériques, ce qui entraverait leur capacité à progresser et à conserver une avance numérique.
Une entreprise interrogée sur quatre ne profite d’aucune des neuf solutions logicielles numériques disponibles dans le secteur manufacturier, y compris les systèmes ERP, et seulement dix pour cent ont adopté ces technologies et utilisent principalement l’informatique en nuage, la robotique et la cybersécurité. Les petites entreprises sont confrontées aux plus grands défis en matière d’adoption des technologies que les moyennes et grandes entreprises.
Les CME exhortent les gouvernements à agir
Les CME ont de nouveau présenté les moyens idéaux pour que les gouvernements canadiens soutiennent le secteur et les entreprises qui en font partie dans l’adoption de nouvelles technologies. Voici leurs attentes :
- Implémenter un crédit d’impôt à l’investissement de 10%, valable dans toutes les provinces, afin de réduire les coûts et d’éviter les investissements risqués.
- Soutenir la formation dispensée par les employeurs au moyen d’un crédit d’impôt de 50 % afin de compenser la moitié des coûts de formation des employés.
- Financer des visites de démonstration de technologies et des expositions ainsi que des visites de sites pour aider les entreprises à mieux comprendre les possibilités offertes par les nouvelles technologies.